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"[...] ce roman graphique touche par sa capacité à mettre en scène Fanon de façon crédible. Il ne s’agit pas d’en faire une figure exemplaire ou repoussante, mais de comprendre son parcours, sa formation, ses rencontres. En procédant par le récit chronologique d’un homme racontant sa vie (Fanon répond aux questions de Sartre et Beauvoir qui tente de le cerner), cette bande dessinée recontextualise – parfois sans doute un peu rapidement – Fanon et son parcours. C’est donc non seulement les ouvrages de Fanon, qui y sont introduits et souvent cités, mais des figures aussi variés que celle de François #Tosquelles – psychiatre mentor de Fanon et ancien membre du #POUM –, Senghor, Salan – qui décora Fanon de la croix de guerre en 1944 –, Chester Himes, Pierre Broué, Mohammed Harbi, le réseau Janson, Daniel Guérin, Abane Ramdane …"
"Que s'est-il passé la minute d'avant la prise d'une photo historique ? Qui sont les personnes derrière les objectifs de caméras braquées sur l'Histoire ? Une série en forme d'hommage à toutes celles et ceux qui depuis 120 ans courent le monde pour nous le raconter.... en images."
"Ce texte n’a par ailleurs aucunement l’intention de nier le traumatisme produit par la cascade d’attentats et de crimes odieux perpétrés en France par certains fous de Dieu, en particulier depuis 2015. L’auteur, ancien professeur d’histoire dans le secondaire, ne peut que penser avec émotion et horreur au sort de Samuel Paty et partager la douleur du pays. Il a pourtant paru à l’historien que son rôle pouvait – devait – être de rappeler que tout phénomène de société a des racines dans le passé. C’est le cas pour les drames en cascade en cours."
"À l’ère des conquêtes et des « pacifications » coloniales, l’Église catholique reprit et amplifia son discours anti-islam. [...] Extraordinaire retournement du raisonnement : nous allons chez eux, nous tentons de leur imposer notre religion et, donc, de détruire la leur ; s’ils résistent, c’est qu’ils sont fanatiques…"
"En 1984 toujours, Le Nouvel Observateur lança une enquête auprès de ses lecteurs sur l’image des migrants. Au terme de l’enquête, son éditorialiste constata que la grande majorité des réponses, au lieu de porter sur les immigrés en général, évoquaient les… Arabes. « Voilà le fait majeur qui domine notre enquête tout entière. Marx disait du prolétaire du XIXe siècle qu’il avait toujours dans son entourage plus prolétaire que lui : sa femme. L’étranger qui vit en France aujourd’hui a toujours plus étranger que lui : l’Arabe », écrit alors Jacques Julliard (30 novembre 1984)."
La conclusion finale revient à Jean Jaurès qui a toujours gardé les yeux (et la raison ?) pleinement ouverts :
"“Il y a dans l’Histoire des événements analogues à ceux d’aujourd’hui : on les appelle les croisades”, on se demande si tout n’est pas calculé pour exaspérer l’islam, pour le jeter aux résolutions extrêmes, et si la propagande religieuse ne veut pas s’ouvrir par des moyens de force des champs d’action nouveaux comme le capitalisme colonial et aventurier. On ne peut s’étonner en tout cas que partout, de l’Inde au Maroc, le monde musulman s’émeuve » (L’Humanité, 3 octobre 1912)."
Et Alain Ruscio, l'auteur de ce passionnant article, à son tour : "Reconnaissons à ces formules une incontestable résonance contemporaine…"
Et bien ma bonne dame, un cador du mouvement ayant pris ses distances s'excuse de ne pouvoir répondre aux questions de SteetPress sous couvert de « retraite spirituelle » pendant que le noyau dur de "Vengeance Patriote a accepté de répondre par écrit aux questions de StreetPress. [...] ils revendiquent « plusieurs milliers de membres ». Ils expliquent avoir mis en place une « équipe de modération » pour éviter les débordements racistes"
Ben alors, tout va bien au pays du vin et du boursin ? On continue donc... Pouah !
"Manuel Valls ressurgit avec sa formule dont on pensait qu’il avait fini par en avoir honte : « Expliquer, c’est excuser. » C’est toute une stratégie qui se déploie. C’est un sociologue, Farhad Khosrokhavar, qui lui répond quand il rappelle que le #séparatisme est le fait de la France contre les musulmans plutôt que l’inverse. Ce qu’en d’autres termes on appelle ghettoïsation et misère des services publics."
"L’attitude du gouvernement donne prétexte au populiste Recep Tayyip Erdogan pour, à grands coups d’insultes, se construire aux dépens de la France une image de protecteur des musulmans. Et nous voilà, de surcroît, englués dans une campagne de boycott qui pourrait même nous brouiller avec nos amis saoudiens, grands consommateurs d’#armes françaises. Finalement, c’est le président du Conseil français du culte musulman qui tente de nous ramener à la raison. Il nous rappelle le terme oublié de notre devise républicaine. C’est au nom de la #fraternité qu’il demande que l’on cesse de montrer les caricatures de Mahomet dans les écoles. Peut-il encore être entendu ?"
QAnon pour Trump, églises évangélistes pour Bolsonaro, dans les 2 cas, le schéma des fake news a fait ses preuves. Soyons vigilants au pays du pain et du boursin !
"Ce sont aussi des mouvements de révolution sexuelle qui ont permis d’améliorer la vie quotidienne des femmes. Les marches des salopes doivent alors s’inscrire dans une perspective révolutionnaire pour abattre l’ordre moral et patriarcal."
À mettre dans les 12 meilleurs disques de (re)confinement, paru le 25 novembre 2016 : un bijou !
"La nouvelle expérience de Seb el Zin a tout pour nourrir les fantasmes des mélomanes avertis, ne serait-ce que par les noms invoqués: Arto Lindsay, Archie Shepp, Mike Ladd, Luc Ex, Juice Aleem, ErikM pour n’en citer que quelques uns… Ces noms ne sont qu’un prétexte pour servir une musique encore plus démente que leur premier opus (déjà avec Arto Lindsay, Mike Ladd et Seb el Zin, avec en plus la participation de Marc Ribot et Sensational).
Cette fois-ci, les guitares-barbelés du premier album, tissées par Arto Lindsay et Seb el Zin (qui joue aussi du ney sur cet album) sont appuyées par la basse viscérale de Luc Ex, et les rythmiques claquantes de 2 talentueux percussionnistes turcs. Sur ce brûlant canevas, des envolées lyriques de kanun et de violon, les diagonales saxophonistiques d’Archie Shepp et les matières organiques d’eRikm viennent en contrepoint de la mitraille vocale de Mike Ladd et Juice Aleem, plus rageurs que jamais.
En bon ministre de la propagande, Kiki Picasso signe la couverture et propulse inévitablement cet album au rang de disque culte, a l'instar du premier."
paru le 25 novembre 2016
Arto lindsay - electric guitar
Seb el zin - Concept, electric and acoustic guitars, ney,
#MikeLadd - vocal freestyling
Juice Aleem - vocal freestyling
Luc Ex - bass
Archie Shepp - Tenor and soprano saxophones
Rojda Senses - vocals
Timba Harris - violin
Mehmet Boyaci - Kanun
eRikM - Turntables
Murat Ertel - Electric saz
Onur Secki - Derbouka, Bass Derbouka, Zil, Bendir
Ismail Altunbas - Derbouka, Bass Derbouka, Zil, Bendir
Kiki Picasso - artwork
Vocal recording of Jonas Mekas in Centre Beaubourg, Paris, 2014
Mixed by Freddy Martineau and Seb el Zin
Mastered by Benjamin Joubert
Conceived, constructed and recorded by Seb el Zin in Istanbul, Paris, Birmingham and Amsterdam
℗ & © 2016, Bzzz Records
Pouvoir au peuple, paix et liberté.
"« C’est pas parce qu’on est minoritaire qu’on doit avoir honte »
Dans le Paris en mutation des années 80, le jeune Picard Marsu se retrouve au cœur du mouvement punk et du rock "alternatif". Des squats à la musique, tout est politique. Les squats sont encore teintés des modes opératoires de la lutte armée. La musique, elle, Marsu la conçoit comme un vecteur d’éducation populaire, comme une démarche globale qui propose une façon de vivre et un rapport au monde différent, à une époque où la jeunesse étouffe."
"Un nouvel apartheid s’est abattu sur l’Afrique du Sud, et en creux sur le monde entier. Soit vous appartenez à une grande entreprise (qui vous emploie, vous loge, vous soigne et vous nourrit) ; soit vous vivez hors de son monde. Au sens littéral du terme : vous n’avez pas accès aux restaurants, écoles et commerces que les entreprises réservent à leurs employés, ni aux lignes de transports et immeubles d’habitations dédiés également aux employés. Soit vous avez un smartphone qui vous sert non seulement à vous connecter au réseau, mais également à prouver votre identité ou à accéder à votre argent ; soit vous n’êtes pas connecté et vous êtes à la frange, condamné à vivre d’expédients et à vous faufiler entre les mailles du filet."
Disque magnifique, calme et curieux. Ne vous fiez pas àà la pochette même si le phénix rôde !
L'ambiance et les actrices-acteurs nous font faire un périple initiatique pour un beau film de jeunesse.
"Pour savoir ce qu’on fait avec le signifiant « république », il faut d’abord savoir où on en est avec lui aujourd’hui. Où on en est, je crois que c’est désormais très évident : à la droite de la droite. Il faudrait s’interroger pour savoir si un signifiant politique majeur a jamais connu pareille glissade en un si court laps de temps. Nous avions vécu une longue période où « république » était indubitablement un marqueur de gauche ; en trente ans, il est devenu un point de revendication de tout ce qui est à droite, voire très à droite, voire à l’extrême-droite. L’ancienne UMP se rebaptise « Les républicains », la macronie pré-fasciste est « La république en marche », même le RN se revendique républicain. Mais surtout « république » est désormais le parfait faux-nez, je dirais même le faux-nez de tous les faux-nez : les faux-nez de la « laïcité », du « féminisme » et, pourquoi se gêner, de « l’universalisme », sont abrités, et rassemblés, sous le grand faux-nez synthétique de la « république ». En fait « républicain » est désormais un clin d’œil, un demi-mot, un code name, un point de ralliement (à peine) masqué. "
"Derrière la belle histoire du progrès il y a en fait une autre histoire. Une histoire écrite par des puissants. Des dirigeants politiques plus ou moins inspirés, des industriels, des énergies fossiles et de la chimie, des lobbyistes et des financiers en tous genres qui, en deux siècles, ont façonné nos modes de vie sans jamais cesser de servir leurs propres intérêts."
Une lecture prochaine pour reprendre la mesure des luttes à venir !
"Un livre "intervention" (nom de la collection chez C&F Editions). Un livre qui se veut utile. Et immédiatement mobilisable. Vous me direz s'il l'est. Action située pour délibération incarnée. Vous me direz si j'y parviens. Un livre pour tenter d'un peu mieux comprendre ce "numérique", ceux qui le font, ce vers quoi tout cela tend et ce qui nous y attend. Des portraits donc. Portraits imaginés mais aussi toujours ancrés dans nos réalités. Portraits de ceux qui font et qui ce faisant souvent portent préjudice sans y penser, sans se déterminer à le faire mais sans s'astreindre à le défaire. Portraits et préjudices. Orgueil et préjugés. Pride and prejudice. Portraits et préjudices."
la stasi et la poésie
"Dans ma bouche, j'ai un arrière-goût. C'est le goût étrange de l'air. Quoi exactement ? Du métal ? De l'acier ? De l'aluminium ? Je pense à Tchernobyl. Non. Cet air a un arrière-goût d'éther.
L'éther de notre futur ? L'arrière-goût de notre avenir inéluctable ? "
Je relève la phrase suivante, "le simple fait de rendre la rue totalement inoffensive délie le pouvoir du souci de l’opinion publique et encourage la sécession des élites."
Invitons celles et ceux "qui n'ont rien à se reprocher" à la méditer.