"Un nouvel apartheid s’est abattu sur l’Afrique du Sud, et en creux sur le monde entier. Soit vous appartenez à une grande entreprise (qui vous emploie, vous loge, vous soigne et vous nourrit) ; soit vous vivez hors de son monde. Au sens littéral du terme : vous n’avez pas accès aux restaurants, écoles et commerces que les entreprises réservent à leurs employés, ni aux lignes de transports et immeubles d’habitations dédiés également aux employés. Soit vous avez un smartphone qui vous sert non seulement à vous connecter au réseau, mais également à prouver votre identité ou à accéder à votre argent ; soit vous n’êtes pas connecté et vous êtes à la frange, condamné à vivre d’expédients et à vous faufiler entre les mailles du filet."
"Lucas Belvaux, c’est ce réalisateur belge engagé et discret qui a récolté des prix en pagaille, le frangin de Rémi Belvaux, le Rémi de C’est arrivé près de chez vous. Dans sa musette, la fameuse « trilogie Lucas Belvaux ». Trois films pour des histoires différentes mais dont les personnages s’entrechoquent entre eux. Dingue. Il a aussi réalisé Rapt, basé sur l’histoire de l’enlèvement du baron Empain, avec Yvan Attal, ou encore Chez nous, sur la montée de l’extrême droite dans le nord de la France. Un cinoche fiction sociale, politique, engagé. Il a également joué dans les films d’Yves Boisset, de Claude Chabrol, Jacques Rivette, Olivier Assayas, et beaucoup dans les siens."
« Le Canard » a enquêté de Wuhan à Pékin, de Shanghai à Hong Kong sur cette Chine qui a tombé le masque. A lire sans quitter le sien !
Voilà, on y vient ! Et en avant la gouvernance mondiale
"« Nous comprenons que vous puissiez faire des erreurs d’interprétation. La prochaine fois que vous organisez une activité académique, nous vous aiderons à trouver des professeurs qui pourront venir expliquer au public belge la réalité objective de la Chine. » C’est ainsi que s’adressent à moi deux attachés de l’ambassade de Chine à Bruxelles lors d’un déjeuner auquel ils m’ont aimablement conviée." Vanessa Frangville
"C’est tout l’intérêt du livre du journaliste allemand Kai Strittmatter, Dictature 2.0, quand la Chine surveille son peuple (et demain le monde) (Taillandier, 2020), que de porter un regard bien plus large sur l’état de la surveillance en Chine. En s’intéressant aux discours, aux lois comme aux actes du gouvernement chinois, le correspondant à Pékin du Süddeutsche Zeitung dresse un constat bien plus glaçant sur la néo-dictature technologique chinoise."
"Le terme « entropie » est dû au physicien allemand Clausius. En 1850, étudiant la relation entre la chaleur et la pression dans un système clos, il cherchait un mot pour dénommer cette fonction. Helléniste amateur, il tira du grec le terme « entropie » en 1865. Depuis lors, celui-ci désigne l’algorithme qui définit un phénomène précédemment non remarqué. En choisissant précisément ce mot, Clausius nous a rendu service. En grec classique, entrôpeo signifie tourner, tordre, pervertir ou lier. Plus d’un siècle après son introduction dans la physique, le terme grec semble toujours capable de traduire une déviation frustrante antérieurement inconnue, qui pervertit nos meilleures énergies sociales et intentions morales."
Disque magnifique, calme et curieux. Ne vous fiez pas àà la pochette même si le phénix rôde !
"Rien à voir avec le "socialisme démocratique" de Jaurès et de Blum. Le Parti s'enferme dans le néo-maoïsme : contrôle dominant de la société et de l'économie par le PCC, fermeture et autosuffisance."
"Nous ne vivons pas une montée des populismes, mais l’avènement d’une nouvelle condition de l’individu contemporain. Nous sommes les enfants d’une histoire faite de désillusions successives et qui, aujourd’hui, est arrivée à un point d’extrême saturation. Des désillusions à l’égard des pactes sociaux mis en place après la guerre de 1945 appelés à cimenter le corps social", explique le philosophe. "C’est un choc entre deux états contraires : les désillusions sociales et le mirage de puissance offert par l’industrie du numérique". ERIC SADIN
"Cette immersion dans la France éloignée des centres de décisions donne la parole aux hôteliers de Lozère, aux employés de lotissements pavillonnaires de la Nièvre, aux ouvriers ruraux de l’Ardèche, aux chômeurs des bassins miniers, aux petits patrons d’Ille-et-Vilaine ou aux fonctionnaires de l’Allier. Demain, la France des « invisibles » sera-t-elle enfin prise en compte ?"
Pas près de voir cet opéra "aux groove futuristes". Patience...
"« C’est l’histoire qui va nous juger. Jusqu’à présent, vous voyez bien que l’Europe compte toujours, elle contrôle toujours. Nous sommes toujours dans le même bateau. Dans le spectacle, je dis : ils sont venus, ils avaient la Bible et nous on avait la Terre. Ils nous ont dit de prier ensemble les yeux fermés. Mais lorsqu’on a ouvert les yeux, ils avaient la terre et nous la Bible ! Peut-être que si l’Afrique n’avait pas été colonisée par des financiers et des capitaines d’industrie qui voulaient nos matières premières, l’Afrique et l’Europe seraient autres aujourd’hui. On ne le saura jamais… »"
L'ambiance et les actrices-acteurs nous font faire un périple initiatique pour un beau film de jeunesse.
« Nous vivons dans un monde plutôt désagréable, où non seulement les gens, mais les pouvoirs établis ont intérêt à nous communiquer des affects tristes. La tristesse, les affects tristes sont tous ceux qui diminuent notre puissance d’agir. Les pouvoirs établis ont besoin de nos tristesses pour faire de nous des esclaves. Le tyran, le prêtre, les preneurs d’âmes, ont besoin de nous persuader que la vie est dure et lourde. Les pouvoirs ont moins besoin de nous réprimer que de nous angoisser, ou, comme dit Virilio, d’administrer et d’organiser nos petites terreurs intimes. La longue plainte universelle qu’est la vie … On a beau dire « dansons », on est pas bien gai. On a beau dire « quel malheur la mort », il aurait fallu vivre pour avoir quelque chose à perdre. Les malades, de l’âme autant que du corps, ne nous lâcheront pas, vampires, tant qu’ils ne nous auront pas communiqué leur névrose et leur angoisse, leur castration bien-aimée, le ressentiment contre la vie, l’immonde contagion. Tout est affaire de sang. Ce n’est pas facile d’être un homme libre : fuir la peste, organiser les rencontres, augmenter la puissance d’agir, s’affecter de joie, multiplier les affects qui expriment un maximum d’affirmation. Faire du corps une puissance qui ne se réduit pas à l’organisme, faire de la pensée une puissance qui ne se réduit pas à la conscience. »
Gilles Deleuze
Dialogues avec Claire Parnet
Paris, éditions Flammarion, 1977
"Sans contrefaçon, je suis un garçon ! Dans l'Italie de la Renaissance, Bianca, demoiselle de bonne famille, est en âge de se marier. Ses parents lui trouvent un fiancé à leur goût : Giovanni, un riche marchand, jeune et plaisant. Le mariage semble devoir se dérouler sous les meilleurs auspices même si Bianca ne peut cacher sa déception de devoir épouser un homme dont elle ignore tout. Mais c'était sans connaître le secret détenu et légué par les femmes de sa famille depuis des générations : une « peau d'homme » ! En la revêtant, Bianca devient Lorenzo et bénéficie de tous les attributs d'un jeune homme à la beauté stupéfiante. Elle peut désormais visiter incognito le monde des hommes et apprendre à connaître son fiancé dans son milieu naturel. Mais dans sa peau d'homme, Bianca s'affranchit des limites imposées aux femmes et découvre l'amour et la sexualité."
Denis Robert est sur le départ de Le Média TV - les commentaires tout pourris se bouscullent sous cette vidéo - c'est fou ce que le cerveau humain est prêt à se fabriquer comme leurre et déni pour se persuader d'avoir raison - le circuit de la récompense à soi-même, comme de la masturbation...
c'est quand même dommage pour Denis Robert qui est un peu le thermomètre du bon vouloir des princes...
Solidarité avec lui !!!
Bernanos dans le texte :
« Lorsqu'on pense aux moyens chaque fois plus puissants dont dispose le système, un esprit ne peut évidemment rester libre qu'au prix d'un effort continuel. Qui de nous peut se vanter de poursuivre cet effort jusqu'au bout ? Qui de nous est sûr, non seulement de résister à tous les slogans, mais aussi à la tentation d'opposer un slogan à un autre ? »
Et en vidéo !
"En tant que formation cohérente et fusionnante, il ne sait pas mourir. Sans doute parce que nous avons encore des choses à exprimer par la voix, la musique et le corps. C’est la leçon de cette expérience inédite dont je vous livre une vision toute personnelle. Nous vous disons donc à bientôt. Prenez soin de vous et des autres."
"Pour savoir ce qu’on fait avec le signifiant « république », il faut d’abord savoir où on en est avec lui aujourd’hui. Où on en est, je crois que c’est désormais très évident : à la droite de la droite. Il faudrait s’interroger pour savoir si un signifiant politique majeur a jamais connu pareille glissade en un si court laps de temps. Nous avions vécu une longue période où « république » était indubitablement un marqueur de gauche ; en trente ans, il est devenu un point de revendication de tout ce qui est à droite, voire très à droite, voire à l’extrême-droite. L’ancienne UMP se rebaptise « Les républicains », la macronie pré-fasciste est « La république en marche », même le RN se revendique républicain. Mais surtout « république » est désormais le parfait faux-nez, je dirais même le faux-nez de tous les faux-nez : les faux-nez de la « laïcité », du « féminisme » et, pourquoi se gêner, de « l’universalisme », sont abrités, et rassemblés, sous le grand faux-nez synthétique de la « république ». En fait « républicain » est désormais un clin d’œil, un demi-mot, un code name, un point de ralliement (à peine) masqué. "
"Derrière la belle histoire du progrès il y a en fait une autre histoire. Une histoire écrite par des puissants. Des dirigeants politiques plus ou moins inspirés, des industriels, des énergies fossiles et de la chimie, des lobbyistes et des financiers en tous genres qui, en deux siècles, ont façonné nos modes de vie sans jamais cesser de servir leurs propres intérêts."
" Autre grand intérêt du livre, les précieux rappels à propos de la nature des technologies qui nous entourent. Le fait qu’elles ne sont pas neutres d’abord. Encore et toujours, le répéter. Sans quoi toutes les questions politiques qui leur sont liées disparaissent soudainement. Ainsi, écrit l’auteur à propos desdites technologies : « se contenter de s’interroger sur les moyens d’en limiter ou d’en circonvenir les effets délétères une fois leur déploiement acté, est à peu près aussi efficace qu’espérer éteindre un feu de forêt en comptant simplement sur la bonne volonté des arbres de ne pas se consumer » "