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Psycho-pass - Philippe Aigrain - Catherine Dufour
Une première émission qui parle de porcherie industrielle.
De l'art de faire le cochon.
Casqués, gilets fluo sur les épaules et protections de sécurité aux pieds, nous traversons le site. Premier arrêt pour un instant culture : le peintre Arcabas, qui a décoré l’église de Saint-Hugues-de-Chartreuse, a récidivé à Aquapole. On lui doit « La joie de l'eau purifiée » (sic), une fresque représentant des femmes nues nageant dans ce qu’on imagine l’Isère à la sortie de la station d’épuration. Je ne peux m’empêcher de penser au bébé géant, coquillage à la main, ornant la cheminée de la centrale nucléaire de Cruas en Ardèche, et versant de l’eau pour refroidir le réacteur. C’est beau, l’art engagé.
Un article pour Nature & Progrès...
Ouh Ouh Ah Ah
« Ouh... Ouh... Ouh.
Traduction :
Nous sommes les chimpanzés du Nord, de l’Isère et du futur. Comme le disait le transhumaniste anglais Kevin Warwick : « Ceux qui décideront de rester humains et refuseront de s’améliorer constitueront une sous-espèce et formeront les chimpanzés du futur. » (Moi, le cyborg, 2002)
le candidat Emmanuel Macron veut introduire l’enseignement du code informatique « à partir de la 5e »
Et la philosophie est enseignée seulement à partir de la première, est-ce bien raisonnable ?
Tout ce que l’on peut dire du progrès techno-scientifique, c’est qu’il accroît la puissance des
technocrates sur le monde et sur ses habitants. Tout ce que l’on peut dire de cette puissance,
c’est qu’elle est ambivalente (ceci et cela), et non pas neutre (ni ci, ni ça). Mais dans tous les
cas, les « bons usages » sont inséparables des « mauvais ». De même que sont inséparables
leurs causes (bonnes et mauvaises), et leurs effets (bons et mauvais). De sorte que seule
s’accroît la puissance technocratique et ses effets, maléfiques et bénéfiques. Ainsi le feu
nucléaire sert aussi bien à chauffer les populations qu’à les exterminer. Tout comme le feu
de bois. En apparence, seule l’échelle a changé, mais de ce changement d’échelle découle
un changement social. La technologie nucléaire est si périlleuse et complexe, que les maîtres
du feu nucléaire (la technocratie dirigeante) se sont assurés la domination perpétuelle de la
société parvenue au stade de l’unification planétaire. Eux et leurs pareils de la chimie, de la
génétique, de la cybernétique, etc., qui partagent d’ailleurs une commune conscience de
classe.
Toujours et encore subjugué par la clarté du discours. Les mots justes, là où la pensée doit être éclairée.
Fin août 2021, un respectable rédacteur d’une respectable revue nous a demandé un entretien pour « mieux nous connaître ». Nous et notre activité critique. Ce qui lui épargnait en outre la peine de lire nos livres et d’écrire un article. Qu’à cela ne tienne, nous avons travaillé nos réponses entre d’autres chantiers en cours, afin de les lui rendre dans les délais. D’autres questions devaient suivre. Nous n’en avons reçu aucune et sept mois plus tard nous avons retrouvé ce texte dans un recoin de notre ordinateur. Qu’à cela ne tienne (bis), notre liberté d’expression ne tient heureusement qu’à nous-mêmes (tracts, brochures, livres, conférences-débats, site Internet, etc.) ; l’expérience nous ayant enseigné au prix fort à ne dépendre d’aucun collectif, journal ou maison d’édition pour publier nos enquêtes. (...)
Dans le cadre de la campagne présidentielle, La #MedNum et ses sociétaires, acteurs de médiation numérique sur tout le territoire, se mobilisent collectivement et proposent un plaidoyer pour un numérique d’intérêt général et lutter contre la précarité numérique. Il contient 62 mesures concrètes dans les secteurs de l’éducation, de l’emploi et du pouvoir d’achat, de la santé et de l’environnement afin de réellement agir pour l’inclusion numérique de tous et de toutes. (Zoomacom | @zoomacom@framapiaf.org)
Le e-cycliste peut rouler plus vite, plus loin, plus fort, avec un VTT à assistance électrique équipé d’une batterie au lithium extrait du désert chilien,et aux métaux rares extraits des mines du Congo ; batterie rechargée tous les soirs sur le réseau électro-nucléaire français ; lui-même alimenté par l’uranium des mines du Niger et dont les déchets radioactifs seront bientôt enfouis à Bure,dans les sous-sols de la Meuse, après circulation électrique entre les centrales et les lignes à Très Haute Tension. C’est à ce prix que vous faites une promenade en famille, dimanche,sur le Vercors. Une promenade conviviale sur un vélo écolo. . . . . . . .
Grosse ressource à lire !
🤔 Bref, on ne résoudra pas les problèmes du corps social avec du solutionisme technologique ; pire, la faille apparaît de plus en plus béante en pratiquant de la sorte.
Notes de lecture de l'article :
la technique n’est pas « neutre » : elle appartient en plein à la politique au sens de l’auto-organisation des gens. C’est cela que voudrait faire oublier l’idéologie technicienne qui pose la technique comme quasiment indépendante des activités humaine, autonome du monde social, auto-entretenue par essence, discours tenu par les technicistes ainsi que, à leurs corps défendant, certains de leurs opposants
De la fabrication d’un smartphone à l’alimentation d’un centre de données, le numérique a un impact négatif croissant sur notre environnement. Pour y remédier, il faut promouvoir la sobriété numérique. L’idée : interroger nos besoins en matière de numérique et raisonner nos usages. Chez vous, cela peut commencer par quelques gestes que nous vous présentons dans ce troisième article de notre dossier spécial « Transition écologique et sobriété » réalisé en partenariat avec l’ADEME, l’Agence de la Transition Écologique.
Des recommandations (de bon sens) loin d'être inutiles. Mais qu'en est-il des engagements industriels disruptifs (!!!) d'avec le modèle carnassier qui consiste à sur-exploiter la ressources en faisant porter la responsabilité aux usagers-consommateurs ?
Fabriquer une puce électronique est un processus effroyablement difficile, dont les nombreuses étapes peuvent s’échelonner sur plusieurs mois : gravure, nettoyage, traçage des circuits… Il faut parfois plus d’un millier d’opérations pour accomplir la métamorphose kafkaïenne d’un tas de sable — source de silicium, le plus courant des semi-conducteurs — en circuits intégrés d’une folle complexité. Pour autant, le principe reste simple. Une puce électronique se compose de millions, voire de milliards, de transistors ; plus ce nombre est élevé, plus elle a de la valeur. Ces transistors permettent de contrôler le flux du circuit électrique : ouvert ou fermé. C’est grâce à ce langage binaire fait de 0 et de 1 que l’informatique moderne transforme l’électricité en information (6).
Interrogé sur les moyens d’éviter que nos données, une fois nos téléphones portables piratés, ne deviennent des armes braquées contre nous, M. Edward Snowden a déclaré : « Que peuvent faire les gens pour se protéger des armes nucléaires ? Des armes chimiques ou biologiques ? Il y a des industries, des secteurs, pour lesquels il n’y a pas de protection, et c’est pour ça qu’on essaye de limiter leur prolifération. »
Ça pourrait presque être qualifié de "principe de précaution" cette mise en garde. Et voilà uen réponse sociétale en forme de déni... Puisque je n'ai "rien à cacher", pourquoi réfléchir plus longtemps !
Et là, après lecture, c'est pas plus clair ?
Ces technologies ont quelque chose d’ensorcelant. Elles paraissent sublimer la pesanteur de la vie matérielle. Elles donnent l’impression de nous délivrer des contraintes du temps et de l’espace, des efforts physiques pour nous nourrir, des efforts moraux pour vivre avec les autres. On ne veut pas voir ce qu’il y a derrière l’écran, ni les dégâts sur la nature, ni les rapports de domesticité et d’exploitation abominables qui perdurent ou resurgissent. Commander sur Amazon, par exemple, c’est s’éviter un déplacement dans un magasin. Mais c’est aussi commander au sens propre : donner des injonctions. C’est de la néo-domesticité.
à propos de la voiture électrique & consort
Dans dix ans, il sera évident que ces innovations déplacent et aggravent la catastrophe écologique, mais ce sera trop tard parce qu’elles se seront imposées dans les usages.
Il a trouvé la foi !!!
[...] la numérisation intégrale de la vie personnelle et sociale doit permettre une rationalisation des dépenses d’énergie, une limitation à juste ce qu’il faut de pollutions et de destructions, un arrêt des gaspillages. Des capteurs partout dans les maisons, les rues et les usines ; des applications de smartphone pour chaque geste du quotidien ; de l’intelligence artificielle et du calcul quantique pour gérer l’ensemble de nos activités, de nos interactions et de leurs conséquences – dans l’atmosphère, l’eau, les sols, dans nos corps aussi.
L’industrie électronique analysée comme un programme extra-terrestre qui sacrifie la planète, la vie sociale et la liberté.
L'analogie avec l'anglais est délicieuse.
Depuis des années, tout cela se déroule dans une ambiance de faux engouement et d’autocensure. L’employée du Pôle emploi, de la CAF ou des impôts déteste probablement autant que vous cette nouvelle norme qui détruit son travail. Mais ni elle, ni ses collègues, ni son syndicat n’ont émis la moindre critique en public, de peur de passer pour des anglophobes réactionnaires fermés au reste du monde.
Les Hauts de France, malheureusement, toujours une longueur d'avance.
Le nouvel hémicycle régional sera unanime sur l’essentiel : le seul horizon possible des plaines de l’Aisne aux côtes de la Mer du nord, c’est celui de la zone industrielle.
"Les cadres de la Silicon Valley mettent leurs enfants dans des écoles sans ordinateur" = argument énervant.
Le numérique à l’école, ce n’est pas seulement une lubie moderniste et technophile, c’est aussi un impératif social, celui de ne pas se laisser se creuser encore plus le fossé des inégalités que l’école peine à combler (voire contribue à élargir).
Youpiii, sautons de joie et dilapidons l'argent publique pour fliquer un peu plus le corps social. Vraiment, youpiii :((
Aux promesses d’une ville technologique intelligente et agile semble répondre désormais celle d’une ville plus froide et hostile : la Safe City, la ville sûre. Une forme de ville intelligente qui assume son idéologie, sa dérive sécuritaire. La ville est toujours bardée de capteurs et gadgets, mais désormais l’enjeu de sécurité est pleinement endossé, allant de la surveillance des individus à la prévention des risques.
Comme le dit un commentateur en fin d'article, attention à ne pas non plus idéaliser le travail manuel 10 heures par jour à suivre un attelage ou à biner une terre pas forcément amicale.
Pour autant, étant petit fils de fermier-éleveur-céréalier des années 70, et bien je suis solidaire des propos de l'auteur. Surtout en ce qui concerne encore une fois la techno-béatitude.
La dérivation
Nous mobilisons les pratiques de l’éducation populaire autour des questions numériques.
- L’éducation populaire en tant que processus d’émancipation, de conscientisation, de développement du pouvoir d’agir et de transformation sociale, permet de redonner du sens politique à des années de militantisme axés sur les enjeux numériques.
Qui surveille les surveillants ? Qui garde les gardiens ?
"De plus, comme il faudrait des milliers de personnes pour visionner les milliers de caméras en service, ce sont maintenant des logiciels informatiques qui font le travail. Mais qui surveille les logiciels informatiques ? Qui informe les informaticiens – et qui les contrôle ? Qui est leur maître ? Et pouvons-nous accepter ce maître ? Bref, la question de Juvénal peut nous mener loin."
Ce livre a tout simplement l'envergure d'une borne. Il faut y passer. Et puis découvrir à la toute fin que cet article d'une aussi grande qualité est d'Hicham Afeissa me comble d'aise. Son père était professeur de français dans notre collège de Fontaine Bled. #RSPCT
"[...] indignation surtout des jeunes gens - grands consommateurs du numérique - qui doivent réaliser que « la conformité induite par la dépendance n’est pas un contrat social » et qu’« une ruche sans issue n’est pas une maison », que « l’expérience sans le refuge n’est qu’une ombre », et qu’« une vie qui ne peut se vivre que cachée n’est pas une vie »."
Bernanos dans le texte :
« Lorsqu'on pense aux moyens chaque fois plus puissants dont dispose le système, un esprit ne peut évidemment rester libre qu'au prix d'un effort continuel. Qui de nous peut se vanter de poursuivre cet effort jusqu'au bout ? Qui de nous est sûr, non seulement de résister à tous les slogans, mais aussi à la tentation d'opposer un slogan à un autre ? »
Et en vidéo !
"Mi-drame, mi-documentaire, ce film montre l'impact humain néfaste des réseaux sociaux. Des experts en technologie tirent la sonnette d'alarme sur leurs propres créations."
C'est une autre version du "Logiciel qui murmure à l'oreille des prolos" par David Gaborieau que je lis dans l'ouvrage "Le monde en pièces -- Pour une critique de la gestion -- 2. Informatiser" à La Lenteur.
Mais je relève ici ce passage que n'ai pas rencontré dans la version papier : "L’obtention de la prime maximale est recherchée par la majorité des salariés que nous avons observés. C’est particulièrement le cas des salariés se situant dans la tranche d’âge des 25-35 ans, majoritaire dans les entrepôts8. Après quelques années passées à ce poste, il est fréquent qu’ils se soient endettés, souvent pour l’achat d’une résidence principale ou d’une voiture, et sont donc dans l’obligation de se maintenir au niveau de salaire le plus élevé possible. Dans l’entrepôt, on les appelle « les fusées » en référence à la vitesse à laquelle ils se déplacent. Grâce aux ordinateurs installés dans la zone de stockage ils peuvent consulter à tout moment leur productivité quotidienne, hebdomadaire ou mensuelle. Ils régulent donc individuellement leur rythme de travail en fonction d’une forte contrainte monétaire. "
Être une "fusée" car on s'est endetté pourrait expliquer le chacun pour soi ici, dans l'entrepôt mais plus largement dans le corps social si l'on y fait pas attention non ?
"Dans Le Seigneur des anneaux, Saroumane, magicien corrompu par le seigneur des Ténèbres, Sauron, coupe tous les arbres de sa forteresse de l’Isengard pour alimenter des forges destinées à la fabrication d’armes. Sylvebarbe, un gardien des arbres de la forêt qui jouxte l’Isengard, le décrit comme ayant « un esprit de métal et de rouages ; et il ne se soucie pas des choses qui poussent, sauf dans la mesure où elles lui servent pour le moment »"