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Après avoir testé son modèle d’extraction de données des spectateurs dans le film interactif Black Mirror Bandersnatch, Netflix se paye la tête du public en l’assumant lors de la saison suivante. Dans l’épisode Joan is Awful, la plateforme se met en scène elle-même sous la forme d’une corporation malveillante qui espionne tout le monde et produit des fictions bas de gamme pour espionner le public. Pour paraphraser les termes de Claudia Atimonelli et Vincenzo Susca dans Black Mirror ou l’aurore numérique (2020), on se délecte de contempler à quel point on se fait avoir.
Ma fille de douze ans me demande pourquoi n'a t'elle pas le "droit" de voir ce film, marqué d'une interdiction en salle ax moins de douze ?
Peut être parce qu'enfin oeuvre de cinéma remet chaque chose à sa place. Les enfants n'ont pas à fréquenter les super-vilains. Surtout quand ils sont aussi bien incarnés. Et comme le dit ci-dessous le journaliste de Le Monde Moderne, "d’autant que l’empathie envers un Arthur Fleck torturé est quasi-constante", alors va expliciter pareil sentiment-concept à ta fille que tu aimes, et qui te semble équilibrée ?
"Certes, il est possible d’interpréter cette œuvre cinématographique comme une tentative d’humanisation d’un criminel démentiel, d’autant que l’empathie envers un Arthur Fleck torturé est quasi-constante, mais la volonté était davantage de dénoncer le cynisme injurieux des puissants qui met de côté ceux « qui ne sont rien », ceux qui brillent par leur altérité, ceux pour qui le manque de reconnaissance sociale est un fardeau de tous les jours. Ainsi, le protagoniste fait disparaître l’homme tourmenté et en manque d’identité qu’est Arthur et laisse place au Joker : le symbole d’une révolte sociale contre l’impunité des puissants."