L’on peut s’attendre à une catastrophe – plus difficilement la prévoir : l’on s’attend à la catastrophe climatique ou aux épidémies, mais l’on ne peut en prévoir ni la date, ni l’ampleur, ni la durée, ni toutes les conséquences. Ainsi l’Occident doit-il se départir de la conception proprement occidentale de la Nature comme ensemble de phénomènes prévisibles, contrôlables et connaissables avec précision par les humains.
Quand Manu Larcenet adapte Cormac McCarthy...
Une série de meurtres brutaux secoue la petite ville de Money, Mississippi : des hommes blancs sont retrouvés atrocement mutilés. Mais ces meurtres recèlent un mystère, car sur chaque scène de crime on retrouve un second cadavre qui ressemble comme deux gouttes d’eau à Emmett Till, un garçon noir lynché dans la même ville en 1955.
Lorsqu’un duo d’enquêteurs tout en second degré est dépêché sur les lieux, il se heurte à la résistance attendue du shérif, de ses adjoints, du légiste et d’une cohorte de Blancs tous plus racistes les uns que les autres. Les deux agents spéciaux pensent avoir affaire à des crimes punitifs…
Dans cette comédie noire audacieuse et provocatrice, Everett a le racisme et les violences policières dans le collimateur et déploie son intrigue à un rythme effréné, ne laissant aucune chance au lecteur de détourner le regard.
En quète !
Fabien Ollier, dirigeant de la revue Quel sport ?, distingue activité physique libre du sport.
Le sport est défini ainsi par le Conseil d’État :
« Système institutionnalisé de pratiques compétitives à dominante physique réglementées universellement qui a pour finalité l’émergence du champion, du record, de l’exploit grâce à la mesure normalisée, à la comparaison permanente et à la confrontation mondialisée des individus. »
« Une société toujours plus malade, mais toujours plus puissante, a recréé partout concrètement le monde comme environnement et décor de sa maladie, en tant que planète malade. Une société qui n’est pas encore devenue homogène et qui n’est pas déterminée par elle-même, mais toujours plus par une partie d’elle-même qui se place au-dessus d’elle, qui lui est extérieure, a développé un mouvement de domination de la nature qui ne s’est pas dominé lui-même. »
Tiphaine Rivière s’empare avec humour du classique de Pierre Bourdieu, La Distinction, pour en proposer une relecture libre et contemporaine.
À travers une galerie de personnages évoluant autour d’une classe de lycée, elle met en scène l’analyse incisive des relations entre goûts et classes sociales développée par le sociologue et nous donne à réfléchir sur nos propres déterminismes sociaux.
Les habitants des quartiers investis par les troupes israéliennes sont soumis à des campagnes d’arrestation de masse. Ceux qui ont été libérés affirment que les coups, les brimades et les traitements dégradants sont la règle.
«Toutes les raisons de faire une révolution sont là. Il n’en manque aucune. Le naufrage de la politique, l’arrogance des puissants, le règne du faux, la vulgarité des riches, les cataclysmes de l’industrie, la misère galopante, l’exploitation nue, l’apocalypse écologique – rien ne nous est épargné, pas même d’en être informés. Toutes les raisons sont réunies, mais ce ne sont pas les raisons qui font les révolutions, ce sont les corps. Et les corps sont devant les écrans.»
Le comité invisible
Par Maud Barret Bertelloni - Philosophe
Pourquoi les Jeux Olympiques sont-ils devenus une force économique avant d’être un événement sportif ? Ancien athlète, le politiste Jules Boykoff montre que des processus d’accumulation du capital considérables se mettent en place dès lors qu’une ville organise des Jeux Olympiques de grande ampleur. Leur coût est systématiquement sous-évalué, l’espace public est militarisé, les équilibres sociaux déstabilisés, et les écosystèmes menacés. Pourquoi les villes continuent-elles alors de les organiser ?
Les 4 tomes ont l'air passionnants.
Quotas migratoires, durcissement du regroupement familial, de l'accès à la nationalité française et à certaines allocations, régularisation exceptionnelle des travailleurs sans papiers dans certains métiers, délit de séjour irrégulier rétabli, éloignement facilité en cas d'infractions graves...Que contient le projet de loi sur l'immigration ?
Qu'est ce que tu comprends pas dans NON ?
Handicap et politique
La première grande difficulté de la #critique_radicale est de trouver un sujet capable de rétablir ladite distance, c’est-à-dire capable de penser, car les communautés de combat nées des conflits ne sont presque jamais assez fortes et stables. Elles ne sont guère enclines au débat avec une volonté de conclure. La présence des #classes_moyennes les transforme en « communautés de carnaval » ou en « communautés garde-robes », selon l’expression de Zygmunt Bauman, c’est-à-dire en masses réunies dans des spectacles sans intérêts communs mais partageant une illusion de courte durée, une identité momentanée, politique ou sociale, qui sert à canaliser la tension accumulée lors des journées routinières.
Je suis né en 1992 dans un couple malheureux.
Ma mère est secrétaire de mairie, et mon père, qui pense qu’il est trop bien pour travailler, la laisse l’entretenir.
Nous vivons en Dordogne, dans une grande maison en pierre en mauvais état, qu’ils ont achetée quand je devais avoir 5 ans. Isolée à la campagne, cette maison est grande, froide et effrayante. Comme mon père et son regard.
Waouh 10 ans... Et il n'est pas dans ma bibliothèque ? Va falloir remédier à ce manque
le dessinateur Mohammad Sabaaneh livre avec Je ne partirai pas un récit graphique impressionnant sur la Cisjordanie et la bande de Gaza explorées par un volatile bavard.
Utilisant le noir et blanc et la technique de la linogravure, qui est une forme d’impression en relief favorisant les contrastes, Sabaaneh se situe dans la lignée des illustrateurs expressionnistes du début du XXe siècle, en particulier du Belge Frans Masereel.
À propos de l'album Rouge Sang
On y trouve également une intéressante note sur les complexes relations entre le Vietnam, l’Ukraine et la Russie, due au scénariste Benoît de Tréglodé, lui-même directeur de recherche à l’Institut de recherche stratégique de l’École militaire (IRSEM). Le graphisme assez particulier de Roman Gigou, avec ses couleurs violentes, peut déconcerter. Mais il colle bien avec l’atmosphère angoissante des nuits de Hanoï telles que présentées dans le récit.
Nous, policiers et gendarmes, participons à la #criminalisation des #classes_populaires. Les collègues ne cachent pas leur #xénophobie. Je pense toujours qu’il ne faut pas laisser ces métiers à des gens de droite. Mais j’ai envie de rejoindre la lutte face à ce système profondément injuste. Passer de l’autre côté de la barricade, comme diraient certains.
" Prendre soin de soi est un savoir faire dont la valeur et l′efficacité se mesurent au quotidien. " Héritée des Grecs, puis remise à l′ordre du jour par des philosophes comme Pierre Hadot (1922-2010) et Michel Foucault (1926-1984), l′idée que tout être humain ait à prendre soin de lui-même trouve un écho dans les préoccupations contemporaines relatives au bien-être et à la santé. Mais que signifie " prendre soin de soi " ? Est-ce retrouver le calme, se sentir en sécurité, redécouvrir son corps, développer sa créativité ou renouer avec le sacré ? L′attention bienveillante que l′on se porte ne cache-t-elle pas une forme d′égoïsme, voire de narcissisme ? Françoise Bonardel porte un regard critique sur cette nouvelle religion du bien-être et donne une assise philosophique et psychologique à ce besoin de " soin ". L′auteur interroge également la dimension spirituelle du souci de soi : pour les mystiques, le soin que chaque individu se doit à lui-même engage un processus de transformation et de maturation lui permettant de s′ouvrir à la splendeur du grand Soi.
Plus »
"Une bonne partie du livre est consacrée à ce peuple souterrain. L'essentiel du monde des champignons est invisible à l’Homme. C'est un réseau de filaments qui s’insinue sous les feuilles, qui se déroule dans l'humus et le sol et qui connecte les arbres les uns aux autres."
Alors que le street art se monnaie dans les galeries d’art, dans les rues, les graffitis sont les cibles d’une lutte acharnée. Tous les ans, ce sont plusieurs milliards d’euros qui sont investis au niveau mondial dans des systèmes de sécurité, de nettoyage et de prévention. Graffeurs eux-mêmes, les auteurs ont ainsi vu leurs inscriptions disparaître de plus en plus rapidement. Leur regard s’est alors décalé : du graffiti, c’est sur son effacement qu’ils se sont penchés.
WoW WoW WoW !!!
Une bande dessinée placée sous le sceau du secret-défense. Pendant six mois, les journalistes de Disclose et les dessinatrices et dessinateurs de la Revue dessinée, ont mis en image le business opaque des ventes d’armes, domaine réservé de l’Etat et qui bénéficie aux marchands de canons. Un commerce florissant pour la France, troisième exportateur d’armes au monde. Mais derrière les cocoricos, se cache une toute autre réalité, bien moins avouable.
Là aussi, très curieux de voir jusqu'où l'enquête mènera les journalistes.
Me fait envie celle-ci !
« Les machines ressemblent à d’étranges créatures qui aspirent les matières premières, les digèrent et les recrachent sous forme de produit fini. Le processus de production automatisé simplifie les tâches des ouvriers qui n’assurent plus aucune fonction importante dans la production. Ils sont plutôt au service des machines. Nous avons perdu la valeur que nous devrions avoir en tant qu’êtres humains, et nous sommes devenus une prolongation des machines, leur appendice, leur serviteur. J’ai souvent pensé que la machine était mon seigneur et maître et que je devais lui peigner les cheveux, tel un esclave. Il fallait que je passe le peigne ni trop vite ni trop lentement. Je devais peigner soigneusement, afin de ne casser aucun cheveu, et le peigne ne devait pas tomber. Si je ne faisais pas bien, j’étais élagué. »
Comment continuer à faire l’amour sans se poser de questions quand on est hétéro, mais aussi fan de Virginie Despentes ? Intellectuellement, on peut tout à fait adhérer aux idées féministes qui démontent les pratiques érotiques standard, à base de pénétration et de domination masculine. Mais en pratique, il n’est pas forcément évident de rebooter son répertoire à fantasmes. Peut-on vraiment dégommer les scénarios sexuels incrustés dans notre psyché ? Qu’en faire ? Comment les assumer sans s’aliéner à ce fichu patriarcat ?
Avant, c'était simple : on se mariait une bonne fois pour toutes, et si on était malheureux, on attendait que l’autre meure. Au moins, c'était clair, transactionnel et bien fichu. Aujourd'hui, on se met en couple par libre choix. L'unique condition préalable, c'est l'amour. Rien que ça. [https://www.arteradio.com/son/61664867/qu_est_ce_qui_pourrait_sauver_le_couple]
Gerald Petit propose une analyse fine de la stratégie de conquête de cette bête de scène qui, homme d’affaires implacable le jour et machine de création la nuit, est en veille constante et ne manque pas une occasion de (se) produire.
Sinon, pour offrir, je veux bien les 3 :)) https://stayhappening.com/e/collection-ic%C3%94nes-debord-chaplin-et-prince-E2ISUCWOR7U
Revue Nouvelle | Revue de l'Enfance et de l'Adolescence 2021/2 | Cairn.info
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On va tester le format. Le sommaire est tellement attirant...
La place des écrans et du numérique dans les familles, ainsi que la place que ces outils occupent dans la vie des enfants et des adolescents, sont source de vives polémiques, si bien qu’il n’est pas toujours évident pour les parents et les professionnels de se positionner. Basé sur l’expérience de l’auteur en éducation aux médias, auprès d’adolescents et de parents, cet article esquisse les déterminants individuels, culturels et technologiques à prendre en compte pour une éducation aux médias.
Au-delà des discours sociaux stigmatisant, voire fantasmant, une jeunesse soumise aux fake news et au conspirationnisme, quel sentiment de confiance est véritablement développé par les adolescent·es et jeunes adultes à l’égard de l’information en circulation sur les plateformes qu’ils plébiscitent ? Comment développer des compétences critiques en information-communication tout en ne versant pas dans une culture de la défiance envers l’information et les médias ?
Des groupes de Gilets jaunes campent durablement sur des ronds-points stratégiques, bloquant le pays pour faire entendre leur colère. Sandrine Kerion était l’une d’entre eux. Afin de mieux rendre la réalité et la complexité de ce mouvement, elle a interrogé plusieurs de ses compagnons de lutte afin de retranscrire leurs témoignages en BD. Sans émettre de jugement sur leur discours, elle les écoute et les laisse s'exprimer, eux qui considèrent s’être tus trop longtemps et ont vu dans ce mouvement de « la France d’en bas » l’occasion de faire bouger les choses. Avec espoir puis, souvent, avec désillusion.
C'est cadeau, 2 titres offerts !
Ce mensuel créé en février 1969, fait une place à de la BD américaine, en particulier Peanuts dont le héros Charlie Brown donnera le nom au journal.
Le projet de Farah est déjà financé mais son livre de contes aurait fait un beau cadeau sous le sapin !
La prochaine occasion sera la bonne.
Ce pays qu'on nous raconte partout est-il vraiment celui qui est sous nos yeux ? Pas vraiment, s'amusent Jérôme Fourquet et Jean-Laurent Cassely dans ce livre de pop-géographie qui nous décrit une France bien plus plurielle et hybride que celle, toujours éternelle, dont les uns et les autres tentent de nous farcir les oreilles. Derrière la France moche se masque une France hybride, plus recomposée qu'on ne le pense, où les territoires semblent surtout se polariser, s'écarteler, comme s'ils n'étaient plus capables de discuter entre eux. Les maisons de la France qui va bien sont à deux encablures des ronds-points. Partout, les modes de consommation semblent être devenus les formes de distinction d'un pays qui semble avoir abandonné tout rapport productif. Les nouveaux clivages (le libéralisme, l'identitaire et l'écologisme), incompatibles entre eux, s'affrontent désormais jusqu'au territoires mêmes où ils s'affichent. Produisant des espaces si différents qu'ils semblent profondément irréconciliables... alors qu'une culture commune les traverse encore. Elle tient visiblement plus du barbecue, du bricolage et du jardinage que des luttes sociales ou politiques. "La France sous nos yeux" cherche visiblement à nous les faire écarquiller sur un monde qui vis côte à côte, mais plus atomisé socialement que jamais. Hubert Guillaud ((( internetactu.net ))) sur sa page FB.
Face à de tels raffinements dans la conception des jeux il convient de relativiser l’espace de décision dont disposent les joueurs. On peut difficilement parler de consommateur libre et informé. Si les joueurs achètent bien volontairement ces produits, ils n’en sont pas moins en grande partie dupés par les industriels du jeu. Nul paternalisme à constater que les joueurs français sont insuffisamment protégés des pièges cognitifs qu’on leur tend. Inviter le joueur à modérer sa pratique ou à se montrer raisonnable n’a pas grand sens si dans le même temps tout est mis en œuvre pour l’inciter à jouer toujours plus.
Ah ! Le Loup dans cache-noisette, ça promet !